Positiver contre les coups de blues

C'est sûrement la saison qui veut ça. Il fait moche, il fait froid, il fait gris. Il fait le nuit le matin quand on va travailler, et nuit le soir quand on rentre du travail, alors que les journées sont censées rallonger. L'hiver est la saison propice pour succomber à un coup de blues. Mais moi, j'ai ma recette pour faire suivre à mon moral la tendance inverse de la courbe des températures. Au moins, la mucoviscidose m'a incitée à développer des trésors d'inventivité pour ne pas me laisser abattre par un coup de blues !
Voilà quelques ingrédients de ma recette, n'hésitez pas à partager vos idées aussi !

- Écouter ma playlist du bonheur, concoctée par Mélanie
- Chanter ma chanson préférée à tue-tête (dans la voiture, c'est ce que je préfère)
- Retrouver des amis pour un défi jeu de société
- Prendre le temps de me faire un soin visage maison puis me maquiller avec une touche de couleur (blush ou rouge à lèvres)
- M'offrir un passage chez le coiffeur
- Débrancher les écrans, Internet, et m'installer sous la couette avec un bon roman
- Faire couler un bain bien chaud et m'y plonger (dommage que je n'ai pas de baignoire chez moi, je ferais ça plus souvent !)
- M'accorder une journée par semaine sans faire mes contrôles de glycémie
- Sous mes pulls informes-mais-qui-tiennent-chaud, choisir des sous-vêtements sexy
- Me mettre aux fourneaux pour concocter un bon petit plat
- Instaurer une journée par semaine où je ne veux entendre que des bonnes nouvelles, les mauvaises nouvelles attendront le lendemain
- Revoir "La folie des grandeurs"
- Ouvrir notre album photo au hasard et revivre les bons moments figés par l'objectif
- Préparer une sortie culturelle (expo, ciné, musée, il y a toujours quelque chose à découvrir !)
- Envoyer une carte postale (sans raison) à quelqu'un qu'on aime
- Me mettre devant le miroir et m'adresser mon plus beau sourire

Rayons de sourire,
Jessica

Mélanie - 6 juin 1997
Si on rajoutait au départ de Daniel le changement de bahut, la transition collège / lycée risquait d’être encore plus dure ! J’aurais voulu être présente pour mon amie, je sentais bien qu’elle en avait besoin, mais j’avais beau me creuser les méninges, je ne voyais pas comment. Pour lui changer les idées, et l’éloigner des perfs qui pointaient leur nez à l’horizon, je lui racontai les dernières nouvelles des amours du collège. C’était un vrai feuilleton, entre Bouchie et Gaëtan, Manon et Thomas, Florence et Brice, ces couples qui se faisaient et se défaisaient d’une semaine sur l’autre, ceux qui préféraient se voir en cachette et ceux qui s’échangeaient leurs gourmettes en signe d’appartenance. Bien sûr, j’étais contente pour mes cop’s, mais je ne pouvais pas m’empêcher d’être sincèrement en manque. J’avais l’impression qu’aucun garçon n’allait me remarquer avant longtemps. En ce moment, j’avais besoin de réconfort et envie de prendre confiance en moi. J’aurais tout simplement aimé qu’un mec m’apprécie, oh, sans être forcément dingue de moi ! J’avais juste envie qu’on m’aime !
Je me prenais à rêver aux futures rencontres que j’allais faire. Cet été, pendant le stage de musique ? Ou alors dans mon nouveau lycée à la rentrée ? Et à la fois, j’appréhendais de ne plus voir aussi souvent mes potes. Notre groupe, mon noyau depuis ces quelques années, allait être éparpillé dans les divers lycées de la ville. Et ça, ça serait une sacrée épreuve !
Maman passa la tête dans ma chambre, elle commençait à gueuler. A 22 h 40, j’avais toujours la lumière allumée et la BO de Romeo + Juliet s’entendait dans tout l’appart. C’est parce que j’étais en train d’enregistrer une K7 pour Jeanne, avec mes chansons préférées du moment. On aimait toutes les deux les mêmes musiques. J’avais déjà recopié La concubine de l’hémoglobine de MC Solaar, Your woman de White Town, I believe I can fly de R Kelly, et bien sûr New York avec toi de Téléphone. C’était devenu sa chanson préférée depuis que Daniel la lui avait dédicacée dans le programme NRJ à la demande. Je dus donc interrompre Kissing you. Je m’occuperais de finir la cassette le lendemain. Du coup, ma copine allait devoir attendre un jour de plus avant de recevoir ma lettre. De mauvaise grâce, j’acceptai de mettre un terme à ma correspondance et je me glissai sous les draps. Maman m’embrassa pour me souhaiter bonne nuit.

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Haut de page