Organisée comme une chef !

Si on me demandait de ne citer qu’une seule de mes (multiples !) qualités, je dirais tout de go que je suis une fille très organisée.
C’est d’ailleurs sûrement grâce à la muco que j’ai développé cette faculté d’organisation. Comment faire autrement quand on doit jongler entre les différents médicaments à prendre tous les jours, les rendez-vous réguliers à l’hôpital ou avec les différents spécialistes, et la logistique que tout cela implique ? C’était facile quand j’étais petite, mes parents s’occupaient de tout et je n’avais qu’à suivre. Puis, petit à petit, j’ai commencé à participer, en comptant les gélules à avaler, en programmant les séances de kiné en fonction de mes activités scolaires et extra-scolaires, en rechignant à préparer préparant mes aérosols. Même avec les infirmières qui venaient pendant les cures de perfusions, je me suis intéressée à recompter les flacons d’antibiotiques, à préparer le matériel pour la prochaine perfusion, à répartir différemment les cartons pour minimiser la place qu’ils prenaient dans ma chambre.
Lorsque j’ai quitté la maison des parents pour continuer mes études, j’ai continué à appliquer les méthodes d’organisation que mes parents avaient instaurées. J’ai rangé dans un classeur les différents comptes-rendus de mes bilans trimestriels, et au fur et à mesure que la maladie s’est développée, j’y ai ajouté de nouvelles catégories : une section pour les EFR, une section pour la liste de médicaments habituels, une section pour les bilans ORL, une section pour les résultats de prise de sang, une section pour le diabète, une section pour la diététicienne avec le bilan des graisses, une section pour les ordonnances de kiné, une section pour garder les CD d’imagerie (scanner et radio), etc. J’en suis maintenant à trois classeurs !
Récemment, j’ai également trouvé une solution pour une meilleure observance du traitement : c’est le pilulier. Il m’a fallu chercher quelque temps pour trouver une boîte assez grande pour y faire entrer toutes mes gélules. J’ai opté pour un modèle de pilulier à la semaine, avec 4 petits compartiments par journée. Une fois par semaine, je le remplis avec les comprimés du matin (sur 2 compartiments, comme c’est le moment de la journée où j’ai le plus de médicaments !) et du soir (juste le Créon). Il n’y a que pour les jours de week-end que je remplis le Créon du midi. Je n’ai pas encore trouvé comment intégrer les médicaments en sachet au pilulier, par contre ! Ni le traitement par insuline. Donc, pour le diabète, j’ai une petite trousse avec stylo et aiguilles. Lorsque je prépare mon pilulier pour la semaine, je compte également le nombre d’aiguilles pour la semaine à mettre dans ma trousse d’insuline. Comme je dois faire mes contrôles de glycémie avant et après chaque repas, je consacre les doigts de la main gauche aux contrôles d’avant repas, et ceux de la main droite aux contrôles d’après repas. Quant à l’insuline lente avant d’aller me coucher, je l’ai placée (avec sa petite réserve d’aiguilles pour la semaine) avec ma brosse à dents, pour ne pas être tentée de « l’oublier ». Les jours impairs, je pique dans la cuisse gauche, les jours pairs, dans la cuisse droite. Enfin, pour me tenir au rythme des aérosols et séances de kiné au quotidien, j’ai mis en place des alarmes dans mon calendrier pour me le rappeler.
Et vous, quels sont vos petits « trucs » pour bien suivre votre traitement ?
Rayons de sourire,
Jessica

Arthur – 3 juillet 2006
« Et, très vite, elle s’intéresse au contrôle de gestion… A force de compter les boîtes de Créon, de mouchoirs, les doses de Fortum et de Nebcine, elle s’est découvert la passion des chiffres… et de l’organisation. Elle est douée : tous les ans il faut mettre en place deux cures intraveineuses de 14 jours, avec tout ce que cela implique en matière de gestion des stocks, livraison des médicaments, stockage et ramassage des déchets (dans une chambre étudiante de 13m²). Sans compter les journées passées à l’hôpital pour les bilans de santé et les mille et une séances de kiné. Il faut beaucoup de courage car bien sûr rien n’est simple… Je me souviens de la tête du pharmacien de Jouy-en-Josas (bourgade de 8042 âmes) quand nous y sommes allés la première fois pour passer commande des médicaments nécessaires à sa cure :
— Bonjour voici la liste des “courses”!
Réponse instantanée de l’apothicaire :
— Donnez-moi votre carte vitale !
Et bien entendu, quelques jours plus tard, en y revenant, Harpagon n’avait commandé que pour un seul jour de cure… »
— Oh là là, tu te rappelles comme j’étais en panique !

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