Il y a des jours où je ne regrette pas tant que ça d'avoir perdu l'odorat.
Les jours où j'encourage mon fils à ce qu'il se débarrasse de sa gastro, par
exemple. Il me fait assez facilement comprendre qu'il est grand temps de lui
changer sa couche, et je m'exécute, aux petits soins. Puis je lance la lessive
avec le linge souillé, isolé du reste pour éviter au maximum la propagation du
virus. Je me sens désemparée face à ses petits tracas, je ne sais pas comment
l'aider et en même temps, j'appréhende d'être contaminée à mon tour.
Depuis lundi, j'ai renoué avec le rythme des petites nuits, à surveiller la
fièvre d'Adrien et les changes réguliers. Après les nuits agitées de la semaine
dernière (tout ça pour voir sortir seulement UNE dent !), j'ai un grand besoin
de repos. Je suis tombée des nues ce matin quand la pédiatre m'a prévenue que
je devais m'attendre à ce que la gastro persiste pendant 15 jours... Je pensais
que j'en avais pour trois jours maximum !
Les mesures d'hygiène à la maison ont donc été renforcées, (lavage des mains
plus régulier, aération quotidienne des pièces de la maison, séparation du
linge contaminé du reste, etc.) et les mesures de tortionnaire pour administrer
les médicaments continuent. Je savais déjà qu'Adrien n'était pas un grand fan
des aérosols (alors qu'il trouve ça très drôle d'embêter maman pendant son
aérosol), et là je suis surprise qu'il arrive à discerner aussi vite les
biberons qui contiennent ses médicaments d'un biberon "classique". Après une
(toute petite) gorgée, il m'offre une grimace digne de De Funès et tourne la
tête de façon non équivoque. Je ne sais pas s'il y a une odeur particulière ou
un goût absolument désagréable, mais il est très facile de comprendre qu'il
n'avalera pas une goutte de plus (sauf sous la contrainte, bien sûr !)
Alors, j'enfile mon costume de
Super-Maman-Insensible-Aux-Pleurs-De-Son-Enfant-Malade et je lui maintiens la
tête d'une main pendant que l'autre main introduit la pipette remplie de
médicament sous sa langue. Grâce à l'effet de surprise, j'arrive à lui faire
avaler les premiers 10 ml, mais il faut ensuite trouver une nouvelle ruse pour
lui administrer chaque pipette. Autant dire que je booste ma créativité pour
lui faire terminer les 200 ml du soluté de réhydratation orale !
Une fois que ce vilain épisode de gastro sera derrière nous et que je serai
requinquée, je ne manquerai pas d'aller voir l'exposition temporaire du Palais
de la Découverte : "Viral. Du microbe au fou rire, tout
s'attrape" (plus d'info sur le site du musée). Je suis sûre que c'est amusant d'observer la
contagion sur d'autres facteurs que la santé, comme les bâillements qui se
transmettent aussi vite qu'un virus ! Qui sait, je découvrirai peut-être
même comment démarrer une épidémie de rayons de sourire ?
Rayons de sourire,
Jessica