Grande Fatigue

Petite forme cette semaine, donc je ne vais pas être très loquace.
Tout a commencé vendredi matin par un banal rhume, le nez et la gorge pris, la sensation d'être plus fatiguée que d'habitude. J'avais un programme léger, avec juste aérosols et kiné, donc je me suis bien reposée, j'ai fait la sieste. Et puis, samedi midi, sans aucun autre signe avant-coureur, je me suis surprise à cracher du sang. C'est toujours la même sensation dans la bouche, que j'ai du mal à définir tellement c'est particulier. Je me réjouissais pourtant d'aller au mariage de nos amis ! J'ai patiemment attendu que le vaisseau sanguin soit tari, je me suis allongée, et je n'ai pas fait long feu lors de la fête. Mot d'ordre : repos !
La nuit a été horrible, la toux me cisaillait le ventre, je me sentais minable (sans compter que j'étais en même temps rongée par la culpabilité de donner mal à la tête à mon pauvre mari qui n'avait rien demandé d'autre qu'une bonne nuit de sommeil). Dimanche, j'ai essayé de récupérer mais alors qu'est-ce que c'était dur ! Le manque de sommeil allié à la toux très sèche, aux douleurs à force de tousser... Même épuisée, je n'arrivais pas à dormir ! Lundi et mardi je suis donc restée en mode "repos" à la maison, sans rien prévoir d'autre que mes soins, et en faisant bien attention à bien me redresser dans le lit pour limiter les quintes de toux.
Heureusement hier j'ai commencé à reprendre du poil de la bête, mais alors je sens bien que la récupération va être plus longue à venir que d'habitude. Déjà, je recommence à avoir une toux productive qui n'irrite plus la gorge, c'est un bon début ! Il ne reste plus qu'à pouvoir faire une vraie nuit complète !
Moralité : il faut profiter au maximum des moments où je me sens en forme, car ils peuvent être plus courts que prévu ! (Ne vous inquiétez pas trop, la semaine prochaine, ça ira sûrement mieux !)
Rayons de sourire,
Jessica

Jeanne - 16 mars 2007
On m’avait touchée en plein cœur, là où ça faisait mal, là où je ne pouvais rien faire d’autre que courber l’échine. Ce n’était pas ma faute si je faisais le bruit d’un broyeur à déchets en toussant. Je pensais à mon parcours. Je savais que certains m’admiraient « d’avoir fait toutes ces études malgré la muco ». Mais, jusque-là, la muco ne m’avait jamais empêchée d’avancer. J’avais participé à tous les voyages scolaires organisés, je m’étais fait des amis en classe, je m’étais essayée à une multitude d’activités extrascolaires, j’avais décroché mon bac avec un double diplôme. Que je sache, le canal chlore CFTR ne gérait pas les connexions nerveuses ni la matière grise. Mes poumons et mon pancréas fonctionnaient moins bien que mon cerveau. Et alors ? Contrairement à d’autres, j’avais bien conscience que la vie était courte et je comptais profiter de tous les instants précieux qu’elle avait à m’offrir. Jusque-là, j’avais eu l’impression d’avoir réalisé un sans-faute. Je me relevais toujours des coups durs, je trouvais une manière de contourner ou sauter les obstacles qui se dressaient sur mon chemin. Autant durant mon parcours scolaire, j’avais bénéficié d’horaires allégés en période de fatigue, autant depuis mon entrée dans la vie active, je faisais comme tout le monde. Même en stage je n’avais pas rallongé ma pause déjeuner : en une heure quinze, je passais chez le kiné puis à la cantine, pendant que mes collègues avaient juste eu le temps de déjeuner et de prendre un café. En période de cure, je m’obstinais à continuer mon activité professionnelle. Je ne voulais pas qu’on m’associe à la maladie, je n’avais évidemment pas fait de grande publicité sur le sujet. Je voulais juste que mon travail soit reconnu, et je voulais surtout éviter qu’on s’apitoie sur mon sort. De toute façon, dans mon secteur d’activité, personne n’éprouvait de pitié, c’était « marche ou crève ».

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