Vivre avec une pathologie chronique n'est pas une partie de plaisir, mais je
n'ai pas choisi d'être malade. Face à cette situation, il n'existe qu'une
alternative : soit je refuse la réalité (et j'espère que la maladie
restera maîtrisée par le seul miracle de ma pensée), soit j'accepte ma
situation (et je bénis ma bonne étoile d'être née dans un pays développé qui
m'accompagne dans mon parcours de soins).
En choisissant la deuxième option, je m'efforce de suivre mon traitement à la
lettre, et je m'autorise aussi quelques écarts lorsque la maladie devient trop
oppressante. (Par exemple, je me permets de lancer un concours de hurlements
avec mon fils si j'en ai marre des cures de perfusions.)
Alors que j'ai été quelque peu épargnée par les dégâts de la mucoviscidose
depuis mes aérosols de Tadim par le nez (grâce à l'intervention de l'ORL dont
je vous avais parlé dans ce billet),
elle s'est rappelée à moi cette semaine. Lundi soir, j'ai craché du sang au
moment de coucher Adrien, sans raison particulière. (Maintenant, j'ai
complètement accepté le fait que je crache du sang frais, comme ça, de temps en
temps, en petites quantités, et je ne m'en étonne même plus.) Mardi, après ma
séance de sport, j'étais particulièrement productive et j'ai également toussé
pendant la nuit (mais rien d'insupportable). Par contre, je me sentais en
compote alors j'ai fait un effort pour mieux m'hydrater, et plus me
reposer.
Et puis, hier, je me suis précipitée en institut pour transformer le bon que
m'avait laissé le Père Noël dans ma chaussette d'enfant sage ! Je me suis
fait chouchouter pendant plus d'une heure par Virginie, et c'était divin. Comme
l'esthéticienne me l'a expliqué, c'était un moment privilégié pour que je me
sente bien, et elle s'est employée à donner vie à ce cocon de bien-être.
Forcément, l'entrée en matière n'était pas évidente. Même si j'ai fait des
progrès par rapport à mes complexes physiques, j'ai toujours un peu de mal à
supporter le regard de l'autre sur mon corps (et a fortiori, sur mon corps nu
!). Je souffre d'une maladie qui ne se voit pas de l'extérieur, mais qui laisse
tout de même des traces sur ma peau. Quand Virginie a mentionné ma chambre
implantable, j'ai tiqué, mais elle a su trouver les mots et le doigté adéquat
pour me mettre à l'aise. De la même manière, j'ai particulièrement aimé le
massage sur le ventre, autour de ma cicatrice, ce qui est plutôt rare.
Finalement, le résultat était bluffant, car mes neurones ont arrêté de
s'activer, à tel point que j'ai complètement déconnecté. Comme promis, j'étais
immergée dans une bulle de bien-être, juste pour moi. Mon corps a apprécié le
massage hydratant et relaxant, et je suis rentrée chez moi toute pimpante.
Merci Virginie !
J'étais d'excellente humeur pour appeler ma grand-mère et prendre des nouvelles
de mon grand-père, qui est en convalescence après son opération de jeudi
dernier. Apparemment, tous les voyants sont au vert et les médecins sont
toujours aussi confiants. Il faut maintenant être patient pour récupérer mais
il est en bonne voie.
Rayons de sourire,
Jessica