Trois semaines après avoir applaudi les coureurs de la course relais des
Virades de l'Espoir, je suis de retour à Toulouse pour encourager les grands
sportifs de la famille qui se sont lancé le défi de courir le semi-marathon de
Toulouse.
Pour une course de 21km, cela fait plusieurs mois qu'ils s'entraînent, et ils
sont même surpris d'arriver à respecter leur planning d'entraînement sans faire
trop de sacrifices. Par contre, mon chéri peste contre le rhume qu'il se traîne
depuis une semaine. Personne ne choisit de tomber malade, et je suis bien
placée pour en témoigner, mais cela n'a pas l'air de le requinquer pour autant.
Si près du but, c'est râlant de revoir son objectif de course à la baisse à
cause d'un virus. Et pourtant, ce que je vois, c'est qu'il a réussi à aller
jusqu'au bout de la course !
A quelques mètres de la ligne d'arrivée, le comité de soutien réconforte comme
il peut les sportifs aux muscles endoloris. Comme les prénoms des coureurs sont
écrits sur leurs dossards, tout le public peut crier "Allez Jérôme !" ou "Bravo
Patrick !". Nos voisins sont d'ailleurs de fervents supporters, et ils donnent
de la voix pour tous ceux qui passent devant nous, dignes du public
américain.
Lorsque les coureurs en fauteuil roulant arrivent, tout le monde s'enthousiasme
et applaudit. C'est dingue comme les sportifs handicapés ont toujours l'air de
faire preuve de combativité. J'admire leur ténacité à relever les défis qu'ils
se sont lancés. Adrien écarquille les yeux en voyant débouler ces
engins !
Aujourd'hui je ne me sens pas la force suffisante pour participer à une course
à pied, mais cela ne m'empêche pas d'avoir une activité physique régulière (et
même quotidienne !), à mon rythme, ce qui participe à apprivoiser mon corps,
avec ses cicatrices et ses faiblesses. D'ailleurs, je suis très fière de
pouvoir être debout en train d'applaudir les coureurs, même si ça n'a l'air de
rien, car pour moi, il s'agit d'une sacrée performance individuelle.
Pour se challenger, c'est important de placer la barre un peu haut mais pas non
plus à une hauteur impossible à atteindre. (En management, on nous parle
beaucoup des objectifs SMART, c'est-à-dire Spécifique, Mesurable, Accessible,
Réaliste et Temporel.) Je pense que nous avons tous besoin de nous lancer des
défis pour être bien dans notre corps et dans notre tête.
Hier, au cinéma, je retrouvais ce même thème, devant "Le grand bain" de Gilles
Lellouche. J'ai été séduite par les différents personnages de cette histoire,
qui se soutiennent mutuellement, qui ne laissent pas de place aux jugements
négatifs à l'intérieur du groupe, et qui s'entraident dans la difficulté, aussi
bien physique que psychologique. On parle bien sûr de la performance des
nageurs, mais n'oublions pas leur comité de soutien. C'est parce qu'ils sont
épaulés par leur entraîneur, leur famille ou leurs amis, qu'ils croient en leur
capacité à produire quelque chose. Et c'est beau !
Mon chéri réfléchit maintenant à son prochain objectif, à sa prochaine course,
à son prochain défi. Il sait qu'il peut compter sur moi pour le soutenir dans
sa démarche, et réciproquement !
Rayons de sourire,
Jessica