Lorsque j'ai fait ma demande de pension d'invalidité en mars 2017, j'ai
découvert la Caisse Régionale d'Assurance Maladie d'Ile-de-France (CRAMIF pour
les intimes). Cette caisse traite toutes mes demandes relatives à l'invalidité,
depuis la décision de m'accorder une pension d'invalidité, au calcul du montant
de la pension, en passant par le suivi de mes questions.
Depuis le 1er mai 2017, je suis déclarée invalide de catégorie 1, ce qui
signifie que je peux continuer à travailler mais avec un temps partiel, adapté
à mon handicap. Jusque-là, rien à redire. Par contre, en ce qui concerne le
montant de ma pension d'invalidité, je ne suis pas d'accord avec le calcul
effectué. Selon les textes de loi, et selon les assistantes sociales qui m'ont
suivie, le salaire de référence se calcule en faisant la moyenne des dix
meilleures années de travail. Or, dans mon cas, les années travaillées à
l'étranger (soit 9 ans de ma vie active, ce qui représente une part importante
sur les dix meilleures années de ma carrière professionnelle !) n'ont pas été
prises en compte.
Qu'à cela ne tienne, j'ai envoyé un courrier (puis deux, puis trois, puis un
e-mail...) pour expliquer ma situation, et envoyer les justificatifs des années
de cotisation à la sécurité sociale pour invalidité-maladie-maternité, afin de
régulariser la situation. (Les mêmes papiers qui ont permis la prise en charge
de ma grossesse, soit dit en passant.) Lorsque j'ai rencontré l'assistante
sociale de la CRAMIF, je lui ai apporté tous mes papiers pour qu'elle appuie ma
demande. C'était sans compter que seuls les techniciens peuvent faire ce fameux
calcul de salaire de référence. Et pour qu'ils revoient leur calcul, il faut
leur envoyer un courrier.
Je n'ai bien sûr jamais eu de retour de tous les courriers que j'ai envoyés à
la CRAMIF, ils se sont sûrement perdu en route dans le dédale incroyablement
compliqué de l'administration. (Un petit air de déjà vu dans les douze travaux
d'Astérix !)
Cette semaine, surprise : j'ai reçu un courrier de la CRAMIF ! Ne
nous emballons pas trop vite, il s'agit en fait du formulaire P1, qui
récapitule les décisions prises à mon égard en matière de pension d'invalidité
au niveau européen.
C'est donc là que j'ai appris que les organismes équivalents à la CRAMIF au
Royaume-Uni et en Espagne avaient refusé de m'octroyer une pension
d'invalidité, car ils n'avaient observé aucune incapacité durant mon séjour
chez eux. Voilà.
Je suis entièrement d'accord avec eux, je travaillais à 100% durant toutes mes
années à l'étranger, et je ne saurais même pas dire si je cotisais pour une
éventuelle invalidité. C'est bien pour cette raison que j'avais assuré mes
arrières en cotisant de façon volontaire à la sécurité sociale en France...
sauf qu'à l'époque je pensais que ma cotisation allait vraiment compter pour
quelque chose.
Au bout de deux ans de démarches administratives, comment dire que je suis
revenue de mes illusions ? Quand je vois tout le temps que j'ai passé à
essayer de demander un nouveau calcul de pension, c'est tout de même assez
décourageant. Finalement, heureusement que j'ai une bonne prévoyance grâce à
mon travail, et que la prévoyance a accepté de calculer le bon salaire de
référence. (Ce qui a pris du temps aussi, onze mois exactement !)
Dans tous les cas, en ce moment, je suis tellement lessivée par les
antibiotiques que je n'ai pas la force de relancer les demandes à la CRAMIF. Je
me laisse un mois pour repartir à l'attaque, et peut-être qu'un jour,
j'obtiendrai gain de cause ?
Rayons de sourire,
Jessica