L'année dernière, lorsqu'une de mes amies est partie à San Francisco pour
une mission de deux ans, l'idée d'aller lui rendre visite a commencé à germer.
Petit à petit, le projet a pris forme, pour finalement se concrétiser par un
voyage en famille lors des vacances de Pâques.
C'est avec un sourire jusqu'aux oreilles que j'ai posé le pied sur le
territoire américain, bien contente d'avoir survécu aux onze heures d'avion
sans trop de désagréments. A ma grande surprise, les douaniers n'ont pas été
très regardants sur le contenu de nos affaires, donc je n'ai pas eu besoin de
me justifier sur le poids énorme et disproportionné de ma trousse de
médicaments.
En effet, lorsqu'on voyage avec la mucoviscidose, il vaut mieux anticiper ses
besoins en médicaments, en emportant les doses habituelles pour un séjour un
peu plus long que prévu, mais en y ajoutant les doses "au cas où". Dans mon
cas, j'emporte toujours une plaquette de Solupred et de Ciflox, en plus du
Doliprane et du Monazol. Je garde l'ordonnance du CRCM dans ma trousse à
pharmacie, et surtout, je ne laisse jamais mes médicaments en soute, car je ne
suis pas à l'abri d'une valise égarée. (Lors du fâcheux épisode de l'ouragan
Katrina, qui avait conduit à mon rapatriement en France en urgence, j'avais été
mal inspirée de n'emporter avec moi que mes doses de médicaments pour 24h. Je
n'avais pas imaginé que j'allais rester coupée du monde pendant plusieurs
jours, sans accès à une pharmacie.)
Pour m'aider à faire mes séances de kiné de façon autonome, je garde
précieusement mon Respirex à portée de main, et le Flutter dans la valise pour
adapter les outils de kiné en fonction de mon encombrement. Par contre, quand
je prends l'avion, je laisse mes aérosols à la maison. (Demandez toujours
conseil à votre CRCM avant de prendre ce genre de décision !) Pour l'AOHBox, vu
que le poids de l'appareil dépasse le poids maximum autorisé par bagage, le
choix est vite fait, mais pour l'e-flow, qui est très facile à transporter, ce
qui m'embête, c'est de ne pas pouvoir conserver les antibiotiques de façon
correcte, car ils doivent rester réfrigérés.
Du point de vue du diabète, c'était assez difficile d'ajuster les doses
d'insuline en fonction de mes besoins, car le régime nutritionnel américain est
assez éloigné de mon régime habituel, mais mon niveau d'activité physique était
plus élevé que d'habitude, alors je vérifiais ma glycémie le plus souvent
possible. Au final, il ne m'est arrivé qu'une seule fois d'être en forte
hypoglycémie au point d'avoir besoin de petits sucres, et j'étais bien soulagée
d'avoir emporté une réserve de sucres en morceaux dans ma trousse à
pharmacie.
Une amie m'a également recommandé d'emporter avec moi les résultats de mon
dernier ECBC (analyse des crachats plus antibiogramme).
En ce qui concerne l'assurance rapatriement, je n'en ai pas encore trouvé qui
me convienne car elles ne prennent pas en charge les maladies chroniques
connues avant le début du contrat. Si jamais vous utilisez une assurance santé
qui couvre le rapatriement lié à la muco, je suis preneuse !
En attendant, je vous fais partager quelques bons moments des vacances, sous le
soleil ou la brume, mais toujours au grand air !
Rayons de sourire,
Jessica