Depuis deux semaines, je ressens fortement le poids des responsabilités qui
accompagnent l'arrivée d'Adrien. Mon fils a besoin de moi en permanence, pour
manger, s'habiller, se laver, etc. Jusqu'ici, c'était moi qui avais le plus
besoin d'aide au quotidien, et maintenant me voilà maman, me voilà responsable
d'un petit bout de chou à qui il faut apprendre à savoir se débrouiller dans la
vie !
Il s'agit d'une sacrée responsabilité, et encore plus dans mon cas où je me
sens plus fragile que n'importe quel parent. Heureusement que je ne suis pas la
première maman muco et que j'ai pu bénéficier du retour d'expérience de mes
sœurs de combat ! Je suis consciente d'entamer la période la plus
délicate, le post-partum, où je dois m'occuper de bébé, mais également de
moi ! La mucoviscidose ne prend toujours pas de vacances, et je ne peux
pas me permettre de zapper mes aérosols, ma séance de kiné, mon activité
physique quotidienne (ce qui reste le plus facile à concilier avec bébé, car
c'est l'occasion pour lui d'une promenade !) et mes heures de sommeil qui me
permettent de recharger les batteries. J'apprends à faire la sieste dès que
l'occasion se présente, et après avoir appris à préparer un biberon d'une seule
main, j'ai testé la préparation de mes aérosols d'une seule main. Merci
l'e-flow d'être aussi compact et maniable !
Il ne fait aucun doute que ma soif de vivre a redoublé depuis que j'ai
rencontré mon fils. Notre projet de fonder une famille ne fait que commencer,
je veux maintenant me donner les moyens d'assurer, car j'ai envie de le voir
grandir, de pouvoir lui transmettre mes valeurs, de lui communiquer ma rage de
vivre intensément. Me voilà donc avec de grandes responsabilités à assumer,
mais ces responsabilités s'accompagnent de contreparties tellement gratifiantes
que je remercie la vie de me donner ce magnifique cadeau : être
maman !
Rayons de sourire,
Jessica
Patricia - 21 mai 1983
En règle générale, une journée à l’hôpital n’était pas de tout repos, entre les tournées des infirmières, des médecins et des internes, des femmes de ménage et la distribution des repas par les auxiliaires de puéricultrice. Les heures du jour comme de la nuit étaient marquées par cette surveillance continue, parfois oppressante, mais qui avait aussi, je dois le reconnaître, quelque chose de rassurant. Le Pavillon Lenoir était devenu ma seconde maison. Laurent m’y déposait le matin en partant à l’usine, et passait me récupérer le soir en rentrant du travail. Je lui faisais alors un résumé des faits et gestes de la journée de Jeanne puis nous rentrions dormir à la maison. Pour nous, l’univers n’était plus héliocentrique, mais Jeanne-o-centrique.
1 De Caro Terranère Saint-Martin -
C'est très beau ce que tu écris Jess ! C vrai que l'arrivée d'un bébé est ambivalente : d'un côté une joie immense qui vous comble et d'un autre côté la responsabilité de ce petit être (que tu expliques très bien) avec de la fatigue et des coups de blues....
Et toi qui dois assumer tout ça avec "Dame Muco" qui ramène sa fraise !!!
Tu fais toute mon admiration Jess et je pense à toi lorsque moi aussi j'ai des coups de blues. Ta force est un exemple pour toutes les mamans !
Je t'embrasse bien fort ainsi que "petit Adrien" !!
CARO