Avant d'avoir une chambre implantable, j'appréhendais chaque prise de sang.
Mais ça, c'était AVANT.
Depuis que j'ai une chambre implantable, j'appréhende toujours les prises de
sang, sauf la nebcinémie (le dosage de nebcine réalisé après trois jours de
cure IV), car le prélèvement se fait directement sur le PAC.
Je n'étais donc nullement inquiète lorsque l'infirmière est arrivée lundi pour
effectuer les fameuses prises de sang. Le protocole consiste à effectuer un
premier prélèvement avant le passage des antibiotiques, puis un deuxième trente
minutes après la fin du passage de la nebcine.
Pourtant, cette fois-ci, le plan ne s'est pas du tout déroulé comme prévu. Le
premier tube s'est rempli à la moitié, puis plus rien, comme si le "robinet"
avait été coupé. Il n'y avait plus de retour sanguin sur le PAC, ce qui n'est
clairement pas normal. On a refait un test avec un nouveau kit de matériel,
mais le résultat était le même. J'étais consternée car cela voulait dire que la
chambre implantable avait peut-être un souci, et de plus, j'allais devoir faire
la prise de sang en périphérie, avec mes veines qui se cachent.
L'infirmière a mis le garrot en place, et elle est partie à la recherche d'une
veine valable. C'était (relativement) mon jour de chance, il n'aura fallu que
deux essais pour remplir les tubes. Ensuite, on a branché la perfusion
d'antibiotique, qui avait l'air de passer normalement. Entre les deux
antibiotiques, on a passé deux seringues de rinçage au lieu d'une, et la
deuxième perfusion est également passée sans problème. Je n'ai rien remarqué de
particulier, et je n'ai pas ressenti d'irritation ou gonflement (signe que le
produit passe à côté).
Par contre, quand il a fallu faire la seconde prise de sang pour la nebcinémie,
il n'y avait toujours pas de retour sanguin sur la chambre implantable. Comment
les produits peuvent-ils passer dans un sens sans qu'il y ait de retour dans
l'autre sens ? Mystère ! J'aurais bien eu besoin de l'aide de
Rouletabille pour élucider cette énigme !
L'infirmière a reposé le garrot en place, mais mes veines ont sans doute
considéré qu'elles avaient déjà assez travaillé pour aujourd'hui et elles nous
ont donné encore plus de fil à retordre. (ce qui n'est pas vraiment imagé, une
veine a claqué entre nos doigts - avec un horrible bruit de pétard qui claque -
et une autre a pris la poudre d'escampette au moment où l'aiguille venait la
chatouiller) Ce fut donc assez laborieux de récupérer les deux tubes manquants
à l'examen, mais ensuite se posait la question du reste du traitement, à savoir
s'il fallait changer l'aiguille tout de suite. (Question repoussée à plus tard
pour avoir l'avis du collègue infirmier.)
Le soir venu, l'infirmier a constaté à nouveau l'absence de reflux sanguin sur
le PAC. Il a enlevé le pansement qui maintient l'aiguille de Huber et a
entrepris de rincer la chambre en tournant l'aiguille (protocole habituel quand
on débranche). Il a remarqué une petite goutte de sang coagulé qui perlait
entre l'aiguille et la peau, mais rien d'autre d'anormal. Après avoir passé
deux seringues de rinçage, il a obtenu un reflux sanguin. On a donc décidé de
laisser l'aiguille en place et de continuer les perfusions... et tout s'est
bien passé jusqu'à ce matin.
Au moment de brancher les antibiotiques de ce matin, l'infirmière a constaté
qu'il n'y avait plus de reflux sanguin... Mais encore une fois, la perfusion
est passée sans problème. Je suis perplexe !
Comme j'approche de la moitié de la cure, on doit de toute façon changer
l'aiguille demain (et si besoin, on la changera ce soir), alors je n'ai plus
qu'à croiser les doigts pour que la deuxième aiguille me réserve moins de
frayeurs que la première.
Rayons de sourire,
Jessica
PS: Finalement, il n'y avait toujours pas de reflux à l'heure des perfs de
l'après-midi, j'ai donc été débranchée plus rapidement que prévu (et j'ai pu
prendre une vraie douche !), puis rebranchée ce soir avec une aiguille toute
neuve... et j'ai un très bon reflux ! Pourvu que ça dure et que les
infirmières ne soient plus angoissées !