En général, j’adore recevoir du courrier (surtout quand l’enveloppe est décorée de timbres de collection). Par contre j’aime beaucoup moins ouvrir une lettre recommandée (qui a de fortes chances d’être une facture salée ou une lettre de licenciement).
La semaine dernière, mes amis de la Sécurité Sociale m’a envoyé deux lettres recommandées qui m’ont fait l’effet d’un coup de massue.
Tout d’abord, parce qu’ils me réclament de l’argent, ce qui ne fait jamais plaisir, à cause d’une erreur de calcul de leur part sur le montant de ma pension d’invalidité entre 2022 et 2023. Ensuite, parce qu’ils ont mis deux ans à réaliser qu’ils s’étaient trompés dans les calculs (le décret qui change la donne date de février 2022) alors qu’ils me donnent 20 jours pour régulariser la situation. De plus, parce que chaque courrier couvre une période distincte mais il y a une période de 7 mois qui apparaît sur chacun des courriers, donc j’ai un peu peur d’un doublon dans les calculs. Enfin, parce que les démêlés avec l’administration me provoquent un mal de crâne carabiné.
Depuis que je suis reconnue en invalidité catégorie 1, j’ai pu aménager mon poste de travail et réduire mes horaires de travail, avec pour conséquence, la réduction de mon salaire. Néanmoins la Sécurité Sociale me paye une pension d’invalidité pour compenser cette perte de salaire (heureusement que j'avais cotisé avant de me trouver dans cette situation !). Chaque trimestre je leur transmets mes fiches de paye et depuis deux ans, je peux même effectuer ma déclaration de ressources directement depuis mon espace assuré (petit rappel dans ce billet).
Dans sa grande volonté pédagogique, l’Assurance Maladie avait glissé un feuillet explicatif dans un des courriers, pour expliquer les nouveaux décrets qui modifient les règles de cumul de la pension d’invalidité avec les autres revenus (Décrets N°2022-257 du 23 février 2022 et N°2023-684 du 28 juillet 2023). Dorénavant, le calcul de comparaison des ressources (revenus d’activité professionnelle + indemnités journalières de la Sécurité Sociale + pension d’invalidité) prend en compte les revenus sur 12 mois au lieu de 3 mois. Désormais, si les ressources cumulées dépassent le seuil de comparaison, le montant de la pension mensuelle est réduit de la moitié du dépassement constaté. Pourtant, dans le tableau de mensualités qui est joint, le calcul est digital : soit j’ai droit à la pension mensuelle à 100%, soit à 0. Rajoutez à cela que je paye l’impôt sur le revenu, prélevé à la source sur ma pension d’invalidité, alors s’il faut revoir tous les calculs de pension d’invalidité depuis deux ans, il faut également que je puisse récupérer l’impôt payé qui n’a plus lieu d’être si ma pension est à zéro.
Sur ce même feuillet, il est écrit « Pour mes démarches, j’utilise mon compte Ameli. Avec l’appli sur mon smartphone c’est très simple ! » C’est tellement simple que la fonction « Dossier d’invalidité » n’apparait pas sur l’appli mais seulement sur l'accès par le navigateur Web…
Histoire de démontrer que les calculs de la Sécurité Sociale sont encore plus simples, le détail mois par mois fait apparaître un total de sommes versées à tort de 2 881€. Le résumé sur la première page du courrier parle d’un indu initial de 4 350€, d’une annulation de 2 858€ (aucune explication à quoi elle correspond), pour un total de solde notifié de 1492€. Pas un seul chiffre ne correspond ! Le second courrier est tout aussi fantaisiste.
Suite à la réception du courrier, j’ai contacté Vaincre la Mucovisicidose, qui m’a conseillé de demander un rendez-vous avec le service invalidité de la Sécurité Sociale afin d’étudier mon cas. C’est mon jour de chance : je découvre le service de prise de rendez-vous en ligne ! Double jour de chance : il y a un créneau disponible ce vendredi 19 juillet, avant la coupure estivale jusqu’au 23 août.
Malheureusement, une heure après avoir reçu la confirmation du rendez-vous, je reçois un e-mail laconique « au regret de m’annoncer l’annulation du rendez-vous car nous ne pouvons plus donner d’informations au sujet des indus lors des rendez-vous » et qui m’invite à faire parvenir un courrier pour recevoir plus de détails. J’appelle le service, mais c’était sans compter les horaires très légers de l’accueil téléphonique, qui me fait poireauter quinze minutes puis m’invite à rappeler durant les heures d’ouverture et me raccroche au nez. Je crois que mon jour de chance est définitivement terminé.
J’envoie un e-mail au service invalidité pour leur demander un rendez-vous individualisé afin d’étudier mon dossier (et d’en connaître un peu plus sur la raison des trop perçus, et pourquoi pas, soyons fous, revoir les chiffres de 2024 avant que je ne reçoive un nouveau recommandé l’année prochaine pour le même sujet !) Le lendemain, j’apprends que mon e-mail a été transféré « au service expert ». Mais aujourd’hui, la réponse du service expert est sans appel : ils m’invitent à faire une réclamation uniquement par courrier postal. Retour donc à la case départ…
Je vais prendre un Doliprane et leur envoyer un courrier pour une demande de rendez-vous. J’avais commencé l’été avec un niveau d’énergie plutôt confortable, mais là, ma batterie interne se retrouve quasiment à plat !
Rayons de sourire,
Jessica