L'Avent qui rend patient

Enfin, le mois de décembre est arrivé ! Un mois chargé de promesses, surtout pour les enfants sages, et donc un mois qui nous apprend à attendre.
Adrien est surexcité avec ses calendriers de l’avent (et oui, chacun a voulu perpétuer cette tradition, il collectionne donc les chocolats, les billes, et les astuces de calcul de papa !).



En ce qui me concerne, j’attends aussi.
Il y a deux semaines, j’avais rendez-vous pour une coloscopie, chouette cadeau d’anniversaire du CRCM pour l’entrée dans le club des Quadras des mucos. A l’hôpital, on parle d’ailleurs de « colo », comme si on allait passer un joyeux moment au bloc opératoire, mais on est quand même bien loin de l’ambiance de colonie de vacances.
Vu que le premier dépistage (l’année dernière) s’était soldé par un échec du fait d’une mauvaise préparation du colon (à mon humble avis, c’était entièrement la faute du gastro qui ne m’avait pas donné le médicament approprié pour mes intestins paresseux, surtout qu’étant complètement novice en la matière, je ne pouvais pas savoir que j’allais aussi peu réagir au Citrafleet), j’ai eu droit à un deuxième tour gratuit. Enfin, à demi gratuit, car au lieu de faire une semaine de régime sans résidus, cette année j’ai eu droit à deux semaines de régime (et j’avoue, j’avais plutôt les crocs), en plus d’une préparation médicamenteuse beaucoup plus musclée (et aussi plus efficace). Mon pharmacien m’avait d’ailleurs effrayée en me disant que j’allais mourir (ou tout du moins me déshydrater) en prenant les doses indiquées car elles étaient 8 fois supérieures à la normale ! J’ai bien compris que je suis loin d’être une personne normale, mais je me suis empressée de rappeler le CRCM pour vérifier le protocole spécifique « colo pour muco ».
J’étais donc bien loin de la partie de plaisir pendant cette période de préparation, néanmoins je me projetais sur la suite, et je ne voulais surtout pas qu’on me sorte le même argument que l’année dernière d’une mauvaise préparation. Je me répétais que j’allais être tranquille pendant 5 ans, et que ce n’était pas grand chose, 2 semaines d’efforts, en comparaison de 5 ans sans examen.
La première mauvaise surprise que j’ai rencontrée, c’est que j’ai senti l’effet du Kaftrio diminuer très fortement, jusqu’à presque disparaître. Cela peut être assez logique, d’un côté, si je ne garde pas les aliments que j’absorbe parce qu’on me force à me vider, je ne garde pas non plus les médicaments. Après trois jours de ce fameux régime, je me suis donc retrouvée fortement encombrée des poumons, à tousser, à cracher « comme avant ». Je me suis fait la remarque que j’aurais peut-être pu choisir une autre période que novembre pour programmer cet examen, surtout si ma « protection Kaftrio » se fissurait. En plus, les hémoptysies sont revenues, et je trouve que je mets du temps à surmonter l’encombrement.
La seconde mauvaise surprise, c’est que le gastro a trouvé quelque chose. (D’un autre côté, un examen de dépistage sert justement à ça !) Il a donc prélevé une partie du gros polype qu’il a rencontré, pour l’envoyer à l’anapath, qui va statuer si c’est bénin ou malin. Temps estimé de trois semaines pour établir le diagnostic, donc j’ai encore une semaine à attendre pour être fixée. Il m’a déjà prévenue que j’allais devoir programmer un scanner des intestins, afin de vérifier si d’autres polypes étaient présents, et que j’allais devoir revenir au bloc pour les faire enlever.
Dans ma tête, tout s’est mélangé en : Tu vas devoir refaire une préparation de deux semaines pour te faire opérer. Trois préparations en moins de deux ans, c’est pas exactement l’idée que je m’étais faite des 5 ans tranquille !
Mon côté optimiste essaye de se montrer rassurant en argumentant qu’il vaut mieux un diagnostic au plus tôt, et que je suis tout de même bien prise en charge. Mon côté pessimiste s’est fait censurer (motion de censure validée avec un score encore plus clivant que celui de l’Assemblée Nationale). Ce n'est pas la peine d'anticiper ce qui peut se mal se passer, on avisera quand on aura les résultats.
Je prends mon mal en patience, j’attends…

Rayons de sourire,
Jessica

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