Par définition, une maladie chronique incurable, ça ne se guérit pas. Mon
amie M. m'y a fait penser récemment : pauvres de nos pneumologues !
Imagine un peu : des médecins qui suivent des patients qu'ils ne peuvent
pas guérir, ça doit être frustrant ! (J'avoue que je n'avais jamais
envisagé la situation de ce point de vue.)
Oui mais, j'ai envie de dire, ils peuvent quand même nous soigner. Ils peuvent
faire en sorte que notre quotidien ne soit pas qu'une succession d'aérosols, de
comprimés et de séances de kiné. Ça, c'est la base. Une fois qu'on a accepté la
base, on peut ajouter les extras, ces petits plus qui donnent à la vie toute sa
saveur.
Sur ce point, Mathieu m'a d'ailleurs donné un bon conseil (pas étonnant, c'est
quand même mon meilleur ami !):
Prends du temps pour toi surtout, il ne s'agit pas que de t'occuper de tes
soins médicalement parlant, je pense qu'il est tout aussi important que tu
prennes du temps à faire des soins plus futiles tels que des manucures, soins
du visage ou autres.
Et il a entièrement raison ! Prendre du temps pour se faire du bien, sans
raison particulière, s'accorder une pause bien-être, c'est fondamental. Mon
corps me remercie pour ces instants plaisir. Mon esprit aime s'évader durant
ces moments de détente. C'est gagnant-gagnant.
Et même doublement bénéfique, car il ne faut en aucun cas négliger la dimension
psychologique dans une maladie chronique, c'est elle qui nous pousse à nous
battre contre la maladie. Un corps qui n'a pas envie de se soigner se laissera
tout simplement dépérir. Un esprit qui a envie de se battre saura plus
facilement mobiliser des ressources physiques insoupçonnées.
Alors, pensez à ce qui vous fait plaisir, et programmez un moment bien-être,
comme s'il était prescrit sur ordonnance (car obligatoire à la bonne prise en
charge de la maladie). Votre corps vous en remerciera.
Mon infirmière me fit un petit coucou de la main en montant dans le train. Je répondis de même, puis m’engouffrai dans le Tube, en direction de l’O2 Arena. J’y repérai tout de suite les groupies qui allaient au concert. Pour le coup, les Anglais étaient très démonstratifs dans leurs tenues vestimentaires. J’eus également un choc en arrivant dans la loge qui nous était réservée. Comme dans les films, un buffet était préparé et un serveur me tendit un verre de vin blanc. La secrétaire était bien dans le ton avec sa combinaison léopard et ses paillettes. Tout le monde avait joué le jeu du déguisement. Vingt minutes plus tard, nous étions au complet. Fidèle à mon habitude, j’immortalisai ce moment avec quelques clichés. Aucun client ne pourrait plus jamais nous confier une mission s’il nous voyait dans cette tenue ! Comme disait Karen, Work hard, play hard. Ce soir, c’était Party time !
La foule était déchaînée, l’ambiance était au rendez-vous. Le show commença, soutenu par un tonnerre d’applaudissements. Je ne vis pas passer les deux heures trente de spectacle, car je fus transportée sur une autre planète. Les artistes (surtout les danseurs !) m’en avaient mis plein les yeux. Je mis du temps à redescendre vers le monde réel. Le monde où il fallait faire la queue pour entrer dans le métro. Le monde où j’avais mal à la gorge d’avoir trop hurlé. Le monde où je devais avancer le réveil d’une heure pour faire passer ma perf avant d’aller travailler.
Rayons de sourire,
Jessica