1ère semaine de cure

Le cours des choses s'est tellement accéléré depuis la semaine dernière que j'ai cru être tombée dans une faille spatio-temporelle.
Tout d'abord la Soirée de l'Espoir de jeudi dernier à Colomiers, à laquelle j'ai pu participer par retransmission Skype, a rempli ses promesses : de belles animations, une très bonne ambiance, un spectacle incroyable, Clément Poitrenaud en guest-star, et le touchant discours de papa, que vous pourrez lire ci-dessous pour ceux qui n'étaient pas à la soirée. (pour une fois ce n'est pas un extrait de "Moins de souffle, plus de vie", mais cet extrait sera forcément inclus dans la suite !)
Vendredi matin, c'était un dur retour à la réalité, avec l'installation du picc-line pour démarrer ma cure de perfusions. C'est un cathéter posé sur une voie centrale, en haut du bras. Je n'ai pas eu beaucoup plus mal que lorsqu'on cherche une veine pour un prélèvement sanguin, mais j'ai quand même bien grincé des dents, et j'ai dû résister aux quintes de toux quand il ne fallait absolument pas bouger pour relier le picc-line jusqu'à mes poumons. Après ces émotions, j'étais bien contente de pouvoir rentrer me reposer à la maison...
Mais je ne suis pas en mode repos pour cette cure, car je suis à la fois le patient et l'infirmière, donc c'est à moi de préparer et d'administrer chaque perfusion. Le week-end est passé en mode éclair, j'ai beaucoup dormi pour récupérer car mine de rien, ces antibiotiques à dose de cheval, combinés avec la surinfection pulmonaire qui me mine depuis plusieurs semaines, me vident de beaucoup d'énergie !
Je ne peux pas dire que la forme soit au rendez-vous après 6 jours de traitement, alors que je pensais être complètement remise au bout de 3 jours, en bénéficiant du coup de fouet de la cure en intraveineuse. Il ne me reste plus qu'à prendre patience, et attendre que les antibiotiques réussissent à éliminer mes vilains microbes...
Rayons de sourire,
Jessica

Laurent - 9 avril 2015
Dans le loto de la vie, tu n'as pas eu de pot. Pourtant tu as de très beaux yeux et une douce peau, mais au fond de tes entrailles, tes cellules sans gêne n'ont pas choisi le bon numéro, pris l'autre gène.
Des torrents de mucus envahissent tes poumons, ta vie tousse, ta poitrine prend des coups de canon, tu te soules de gélules, tu renifles des nuages, tes veines bleues tatouées de piquouses t'enragent. Même la fougueuse Garonne là-haut dans la montagne ne charrie autant de violence et de castagnes. Le souffle sec du vent d'autan ne pourrait éteindre ce feu intérieur qui te détruit, sans te plaindre.
Ô Cécile, ma fille, tu portes haut l'hymne à la vie ! Tu y crois, malgré les attaques sans préavis, quand pourtant tu es en pleurs dans cette ville en pluie, tu sais relever la tête et c'est l'espoir qui luit. Du fond de tes jours noirs et jusqu'à tes nuits blanches tu regardes toujours plus loin, tu t'accroches aux branches, tu goûtes la saveur fade de chaque goutte d'oxygène. Ta chambre est un ring de boxe où tu te démènes, mais dans la prison du souffle, tu n'es pas KO. Tu te bagarres tout le temps avec la muco, et tu te bats vaillamment comme nos Rouges et Noirs. Comme eux, c'est sûr, tu verras un jour la victoire !
Depuis l'école, ton cartable est bourré de livres, histoires, poèmes, romans qui t'aident à si bien vivre. La musique au fond de tes tripes te donne des ailes, le jazz de Nougaro, le tango de Gardel, tu les as dans le corps, et ils dansent dans ta peau. Ils rythment ta dure vie avec ses bas et ses hauts. Le grand Armstrong chante avec ses mots blancs et noirs, et son sourire de toutes ses dents trompette l'espoir !
Ta course pour gagner la vie, tu la prends en pole, sur la scène du Comminges, tu as le premier rôle. Ah tu verras, tu verras, un jour tu gagneras. Du corail de Saint-Sernin au grand Opéra, tout Toulouse te tendra les bras avec bonté, alors ton cœur saura allumer des clartés !
Regarde bien ce soir, ils sont là tous les amis, ceux d'ici, de toujours, et de tous les pays. Ils t'offrent les violettes de leur jardin d'espérance, ils t'apportent leurs cœurs d'or, ils te souhaitent bonne chance ! Ils t'entourent de leur amour, tout comme au jour premier, tu seras heureuse d'être venue à Colomiers !

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