La magie du 5 mai

Je suis toujours aussi émerveillée par ce jour unique de l’année où je me prépare à souffler une nouvelle bougie. La veille au soir, je m’endors aussi fébrile qu’un gosse qui attend le Père Noël.
Le jour J, contrairement à tous les autres matins, je ne rechigne pas lorsque le réveil sonne, car ça va être une belle journée. C’est MA journée ! Je suis au centre de multiples attentions, je reçois des vœux des quatre coins de la terre, je décide de filtrer les mauvaises nouvelles, elles devront attendre le lendemain.
Ce jour-là, j’ai l’impression d’avoir remporté une petite victoire sur la muco, parce que toutes les bougies que je pose fièrement sur mon gâteau sont clairement autant de symboles de réussite dans ma croisade contre la maladie. Je repense à ce que j’ai accompli durant ces douze derniers mois, le point d’orgue étant la publication de mon livre !
Cette année, je suis particulièrement émue par les messages de mes lecteurs. Même si je ne les connais pas personnellement, eux connaissent mon parcours, mes joies, mes peines, à travers mon récit. Ils m’encouragent à continuer à aller de l’avant. Ils sont devenus, sans le savoir, un soutien important. J’ose croire que je leur apporte également beaucoup, notamment l’envie de se battre contre les aléas de la vie, et le réconfort de savoir qu’ils ne sont pas seuls face aux épreuves.
Comme le dit Jade, « une joie partagée est une double joie », et je le vérifie chaque jour en multipliant l’effet des bonnes nouvelles qui m’arrivent. J’ai envie de les partager pour les rendre encore meilleures !
Alors, que me souhaiter pour cette nouvelle bougie ? Que mon livre continue à se vendre, ça fait toujours de nouveaux lecteurs heureux, et puis ça me permet d’apporter ma contribution financière aux avancées de la recherche. Que ma santé reste stable, à défaut de pouvoir rêver à une amélioration fulgurante. Que mon homme continue à me faire vibrer en me traitant toujours comme une princesse. Que mon horizon professionnel s’éclaire dans un futur pas si lointain. Et avec tous ces vœux en tête (je sais, c’est triché d’en avoir plus d’un !), je prends une grande inspiration avant de souffler mes bougies !
Rayons de sourire,
Jessica

Alice – 5 mai 2003
La fin d’année avait été rude à encaisser, même en bénéficiant du soutien de toutes ses sœurs. On se donnait du mal pour qu’elle se batte encore plus contre la muco. Aujourd’hui elle semblait beaucoup plus enjouée, heureusement. Elle avait même pris le temps de se maquiller un petit peu, ce qui n’arrivait pas souvent. Forcément, c’était jour de fête ! Jeanne adorait les anniversaires. C’était important pour elle de souffler ses bougies. D’autant plus qu’aujourd’hui elle entrait dans une nouvelle dizaine.
J’avais donc emporté avec moi vingt petites bougies de toutes les couleurs, car je me doutais bien qu’Arthur ne pouvait pas connaître sa petite manie. Son défi, c’était de pouvoir les souffler toutes d’un coup. Selon elle, c’était le signe qu’elle était en pleine forme ! Ça faisait partie des quelques trucs un peu irrationnels chez elle, comme cette peur d’un mauvais présage si elle devait reprendre son souffle au-dessus de son gâteau d’anniversaire. Alors que ça pouvait arriver à tout le monde… Je me rappelais de certaines années où on avait repoussé l’étape des bougies jusqu’à ce que Jeanne se sente mieux, ou ait fini ses perfs. Elle pouvait bien se moquer de mes petites superstitions, elle était pareille !

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