Hier matin j'ai dû me présenter à la caisse d'assurance maladie car j'étais
convoquée par le médecin conseil de la sécurité sociale.
En descendant à la station indiquée sur la convocation, j'ai eu un choc car les
sorties étaient barricadées par les CRS et fourgonnettes de police qui
quadrillaient le quartier ! L'opération en cours se déroulait au 1 rue du
Maroc alors que je me rendais au numéro 3 de la même rue... ça fait quand même
une drôle d'impression !
J'ai finalement pu accéder au bâtiment de l'assurance maladie, où j'ai été très
bien accueillie. Je n'ai quasiment pas attendu le médecin, qui était pile à
l'heure. Elle s'est présentée puis m'a informé que cette convocation faisait
suite à mon arrêt de travail du mois de juin (ma dernière cure IV). Comme si de
rien n'était, elle m'a dit que mon ALD pour le diabète venait d'être
renouvelée. Là, j'ai un peu tiqué, en répondant que mon ALD devait couvrir la
mucoviscidose surtout, le diabète étant une des complications mais pas ma
"maladie principale".
Je lui ai donc expliqué le plus rapidement possible en quoi consistait la
mucoviscidose au quotidien, mon traitement, mon suivi, les contraintes. Je lui
ai présenté les derniers comptes rendus du CRCM. Elle n'était pas une
spécialiste de la muco, mais elle a vraiment réagi avec beaucoup de
bienveillance à tout ce que je lui disais, et son comportement m'a grandement
apaisée. Je me suis sentie totalement écoutée, et ça fait du bien ! Le
médecin était également étonnée de me savoir maman, "parce que quand même, ça
fatigue énormément, d'avoir un bébé" ! Et bien oui, je confirme, mais
surtout, il me booste, ce petit d'homme !
Puis l'entretien a basculé sur les aspects administratifs, elle m'a demandé si
j'avais la reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH) et si mon employeur
était au courant. J'ai répondu que oui, depuis ma reprise post congé maternité.
Elle n'a pas manqué de me rappeler que mon employeur bénéficiait d'aides
financières grâce à mon statut. Elle voulait également vérifier que j'étais
bien traitée au bureau, et que je ne me sentais pas discriminée par rapport aux
autres. Je l'ai tout de suite rassurée sur ce point, car heureusement, dans mon
équipe, je n'ai pas de pression de ce côté-là. Aussi bien mes collègues que ma
chef comprennent que ma santé passe avant tout, ce qui implique parfois que je
ne sois pas opérationnelle, mais personne ne m'en tient rigueur. J'ai vraiment
de la chance de pouvoir travailler avec des personnes aussi
compréhensives !
Le médecin a conclu qu'on se reverrait au début de l'année prochaine, si
j'étais toujours à mi-temps thérapeutique, puis elle m'a orientée vers un autre
agent. J'avoue ne pas avoir bien saisi son intitulé de poste mais c'était une
personne chargée de faciliter la communication entre le médecin conseil et les
assurés. Elle m'a donc parlé des différents services que propose l'assurance
maladie et qui pourraient m'être utiles, notamment, je vous le donne en mille,
l'accompagnement du diabète !
Décidément, ça avait l'air d'être une grosse préoccupation pour l'assurance
maladie (grande cause nationale oblige !), donc j'ai nuancé son propos en lui
détaillant l'impact de la mucoviscidose sur mon quotidien (et en faisant un peu
de publicité pour mon livre "Moins de Souffle, Plus de Vie", tant qu'on y est !). Oui,
j'ai du diabète, mais c'est un diabète différent des diabètes de type 1 ou 2,
car il est spécifique à la muco, donc mon traitement est également adapté. Je
suis directement passée sous traitement insuline, et je ne me prive de rien au
niveau alimentation. Oui c'est dur de gérer le diabète, mais c'est encore plus
dur de gérer les quintes de toux qui épuisent, les rhumes et les infections
pulmonaires qui traînent à n'importe quel moment de l'année, les hémoptysies
qui se manifestent toujours au bon moment !
Ce deuxième entretien a donc été un peu plus long que prévu, mais là encore,
j'ai bénéficié d'une grande qualité d'écoute qui m'a réconciliée avec mes
préjugés sur l'administration. J'ai vraiment fait le meilleur choix pour mes
soins et ma protection sociale, en revenant vivre en France !
Rayons de sourire,
Jessica