C'est fou l'énergie que demande un petit garçon ! Je me plaignais que
la mucoviscidose ne prenait ni week-ends ni congés, et bien, c'est pareil pour
Adrien. Il ne s'arrête jamais. Toujours curieux de tout, émerveillé par ce que
le monde a à lui offrir, il semble inépuisable depuis qu'il tient sur ses deux
jambes. Il lui suffit d'une sieste pour recharger ses batteries, et c'est
reparti pour un tour !
Aujourd'hui j'ai pris exemple sur lui, et je dois dire que ça a plutôt bien
marché. Après déjeuner, j'ai zappé l'aérosol du midi et je me suis effondrée
dans mon lit sans mettre de réveil (en tout cas, pas de réveil électronique,
mais j'ai un réveil super puissant qui dort dans la chambre d'à côté...).
Au bout d'une heure j'ai ouvert un oeil mais je n'entendais aucun bruit, et mes
yeux se sont refermés tout seuls. Encore une heure plus tard, c'est la sirène
de la chambre d'Adrien qui m'a réveillée. Je me suis levée avec une impression
étrange, le temps que je recouvre mes esprits et que je me remette en route.
Dormir deux heures sans tousser est un luxe en ce moment, et je me suis sentie
beaucoup plus en forme au réveil qu'après les nuits que je viens de passer. Je
devrais faire la sieste plus souvent ! (mais sans négliger mes
aérosols...)
Cette semaine a été assez rude nerveusement, avec beaucoup de chantiers à gérer
en même temps, au niveau professionnel, au niveau administratif de tous les
côtés (la CAF, Pajemploi et mon dossier d'invalidité à monter avec l'assistante
sociale), au niveau santé aussi, (car je tousse toujours beaucoup et Adrien
n'est pas non plus au top de sa forme), et j'ai eu besoin de me défouler pour
évacuer toutes ces tensions inutiles.
Sinon, j'ai fini par parler de la mucovicidose au nouveau stagiaire. C'était
mardi matin, j'ai commencé à m'étouffer à mon poste. Je l'ai entendu, caché par
nos écrans d'ordinateur : "Et bien, dis donc, tu n'es toujours pas guérie
!"
J'ai pensé que c'était une bonne façon d'aborder le sujet, et j'ai répondu du
tac au tac : "Mais tu sais, je ne vais jamais guérir de cette toux, parce
qu'en fait j'ai une maladie génétique qu'on ne sait pas encore guérir." (pause
quinte) "Tu ne pouvais pas le savoir, mais tu risques de m'entendre tousser
encore pas mal de temps."
Après ça, je lui ai envoyé la plaquette préparée par l'association pour parler
de la maladie à ses collègues, et il m'a répondu qu'il connaissait la muco car
il avait une camarade de lycée qui était malade aussi. Le chapitre est donc
clos, la suite au prochain épisode.
Rayons de sourire,
Jessica