Depuis que je vis à Paris, je profite de chaque grand nettoyage de printemps
pour faire le point sur mes visites médicales hors CRCM : le dentiste (un
détartrage une fois par an est une bonne moyenne), l’ophtalmologue (là aussi,
une visite annuelle, c’est le minimum), le gynécologue (qui recommande une
visite annuelle et un frottis tous les deux ans) et le dermatologue (qui scrute
mes grains de beauté un par un une fois par an, après l’été, mais qui a un
délai de rendez-vous de six mois).
Hier, c’était mon tour de mettre les pieds dans les étriers, pour procéder à
l’examen (à mon goût peu agréable) du gynéco. Après les palpations d’usage, le
médecin a effectué le prélèvement du frottis, et n’a pas manqué de commenter le
panorama qui s’offrait à lui. Que de pertes ! Il m’a donc envoyée au
département du laboratoire d’analyses pour vérifier quel traitement devait être
mis en place.
C’est là que le dialogue de sourds a commencé. L’agent d’accueil me demande si
je remplis toutes les conditions pour l’examen, et je lui réponds que je viens
de voir le médecin et que c’est lui qui m’envoie. La réponse lui parait
satisfaisante, elle me précise qu’il s’agit d’un auto-prélèvement (je trouve ça
très bizarre comme terme !) et elle me demande d’attendre jusqu’à ce qu’on
vienne me chercher.
Cinq minutes plus tard, une autre dame me conduit à la salle des prélèvements,
et me demande de confirmer que je ne prends pas d’antibiotiques. Je tique, et
je lui dis que je suis sous antibiotiques en continu. Manifestement, la réponse
ne lui plait pas, et elle s’étonne : « Ma collègue ne vous a pas
demandé si vous preniez des antibiotiques ? » (et bien, non). Elle ajoute
qu’il faut que je revienne lorsque je ne suis plus sous antibiotiques. Je
répète que je suis en permanence sous antibiotiques. Je ne l’ai pas convaincue,
car elle rétorque que les résultats vont être faussés si je suis déjà sous
antibiotiques et que je dois donc revenir plus tard. Je suis tentée de faire
marche arrière et de me récrier (je pourrais toujours m’exclamer que j’avais
mal compris la question, et que j’étais sous antibiotiques la dernière fois
mais plus maintenant), au moment où elle se met à me parler comme à une
demeurée. J’adopte le même ton, et j’ajoute que le médecin m’a envoyée au
laboratoire tout en connaissant mon traitement. Je donne un peu plus de
détails : comme j’ai une maladie chronique à vie, je prends des
antibiotiques en permanence, depuis toujours. Elle doit aviser sa responsable
avant de prendre une décision.
Quelques minutes plus tard, elle réapparait, et m’annonce qu’on va quand même
faire le prélèvement. Elle s’applique pour écrire « attention, traitement
antibiotiques depuis plusieurs années » sur le bordereau du laboratoire.
Je la suis docilement vers une autre salle (effectivement, la salle que nous
quittons ressemblait plus à une salle pour prélèvement sanguin). Elle sort
plusieurs tubes et compresses d’un tiroir, me demande de lire le mode d’emploi
pour l’auto-prélèvement affiché sur le mur et me laisse à ma petite
cuisine.
Je dois maintenant attendre une semaine pour avoir les résultats, puis
reprendre rendez-vous avec le gynécologue pour connaître le traitement à
suivre. En tout cas, je doute que les antibiotiques que je prends au quotidien
aient un quelconque effet bénéfique sur ma flore vaginale, car ils provoquent
souvent des problèmes intimes, (certes relégués au second rang par rapport aux
difficultés respiratoires et intestinales), et ça, c’est assez délicat d’en
parler avec mon pneumologue.
J'avais d'ailleurs beaucoup apprécié le témoignage de Gaëlle dans la Lettre Aux
Adultes n° 71, d'autant plus qu'elle m'a permis de diminuer la fréquence des
mycoses vaginales, grâce aux capsules probiotiques vaginales.
Alors, mesdemoiselles, mesdames, n'oubliez pas le grand nettoyage de printemps
pour un check-up complet !
Rayons de sourire, Jessica