C’est le dernier jour de l’année.
J’ai dû le répéter au moins une dizaine de fois à mon fils avant de réaliser
que cette simple phrase lui faisait peur, car il n’imaginait pas ce qui pouvait
se passer « après ».
C’est vrai que cet « après » ne change pas fondamentalement. Après un
jour succède un autre jour. Pourquoi en faire toute une histoire ? Changer
d’année civile, c’est une pure convention, instaurée par l’homme afin
d’uniformiser la mesure du temps. Notre quotidien n’est pas chamboulé.
Néanmoins, l’occasion se présente de faire la fête, d’élaborer de nouveaux
projets, de fantasmer sur un futur plus beau, plus rose, plus joyeux.
L’étincelle qui s’allume au passage de la nouvelle année, c’est l’étincelle de
l’espoir d’une vie meilleure. Mine de rien, c’est très important d’avoir cet
espoir au creux de nos mains, de nos coeurs.
Voilà à quoi je pense quand j’observe mon fils slalomer autour des colonnes de
Buren, en ce dernier jour de l’année. Son rire rebondit en ricochets sur les
colonnes et sur ma poitrine. J’ai dû abandonner le jeu de chat qu’il m’avait
proposé, car je suis trop essoufflée. Je ne pensais pas courir pour devoir
l’attraper, or c’était sans compter ses petites jambes de fonceur. La souris a
gagné, elle a réussi à éviter les pattes du gros matou. Maintenant que les
rôles sont inversés, le chat n’a aucun mal à attraper la souris qui s’est
laissée tomber sur un plot, secouée d’une quinte de toux qui résonne dans la
cour en noir et blanc.
Qu’est-ce que nous réserve 2019 ? Personne ne le sait. Le seul moyen de le
découvrir, c’est d’y plonger.
« Pour pouvoir vivre une minute, il faudra rendre celle d’avant » (il
m’aura fallu moins d’une semaine pour apprendre par coeur les chansons du
nouvel album de Patrick Bruel !!)
Alors, profitons de cette nouvelle donne. Que 2019 soit une année qui résonne
de rires joyeux, de moments complices, d’émotions intenses. Je ne me fais pas
d’illusions : sur le plan général, la misère ne va pas être éradiquée, la
muco va continuer à briser des vies, l’injustice va encore frapper. Et
pourtant, à mon échelle, je peux fabriquer des étincelles de bonheur, avec mes
petites mains, avec mon clavier d’ordinateur, avec mes clins d’oeil ratés. Ce
sont toutes ces petites étincelles que je vais saupoudrer tout au long de
l’année, et j’espère pouvoir ainsi faire naître des sourires et de l’espoir
tout autour de moi. Bonne année !
Rayons de sourire,
Jessica