Pour sauver des vies, rappelez à vos proches que vous êtes donneur d’organes !
En amont de la journée nationale du don d’organes célébrée le 22 juin, je vous invite à parler à vos proches de votre position sur le don d’organes et de tissus.
Le don d’organes est un acte de solidarité qui sauve des milliers de vies chaque année. C’est pourquoi en France et comme dans beaucoup d’autres pays, nous sommes tous donneurs présumés - sauf si vous êtes contre bien sûr, et à ce moment-là, je vous encourage à vous inscrire sur le registre national des refus.
Lorsqu’une personne décède à l’hôpital, dans les conditions médicales spécifiques qui permettent d’envisager un don d’organes, les médecins s’assurent toujours auprès des proches que le défunt ne s’y était pas opposé de son vivant. C’est pourquoi il est essentiel de rappeler à son entourage que l’on est donneur d’organes. Peu importe comment, l’essentiel c’est de le dire, comme ça les proches savent à quoi s’en tenir ! (Je vous encourage à visionner les spots de l’agence de biomédecine sur le sujet, qui sont excellents, celui du Stade et celui de la Fête Foraine !)
Chaque jour, une quinzaine de vies sont sauvées grâce à une formidable coordination des équipes de transplantation. Cet exploit commence toujours par un acte de générosité d’une personne qui a accepté que ses organes puissent sauver d’autres personnes après sa mort. Dire que l’on accepte de donner est donc vital pour les patients en attente de greffe.
C’est pourquoi l’Agence de la biomédecine, qui supervise toutes les greffes en France, veut faciliter l’échange autour du don d’organes et créer un grand rendez-vous pour tous les Français, le 22 juin chaque année. Un donneur peut sauver jusqu’à 7 vies ! C'est incroyable de détenir un tel super pouvoir !
On peut tous avoir besoin d’une greffe un jour, on est donc tous concernés ! Quel que soit son âge, son état de santé, sa religion, on peut tous donner… à condition d’en parler !
Petit rappel : un organe est une partie du corps qui remplit une ou plusieurs fonctions bien déterminées. Il est généralement constitué de plusieurs tissus, organisés selon une structure complexe. Chaque organe est essentiel au bon fonctionnement de notre organisme. Les principaux organes sont le coeur, les reins, les poumons, le foie, le pancréas, les intestins.
Les médecins peuvent également greffer des tissus tels que des os, des artères, des valves cardiaques, des veines, des tendons ou des ligaments. Les yeux ne sont jamais prélevés, seule la partie transparente à la surface de l’oeil, la cornée, peut être prélevée. D’ailleurs, 96% des prélèvements de tissus concernent les cornées. (Et vous savez quoi, même en étant atteinte de mucoviscidose, je peux donner mes tissus !)
Au 1er janvier 2024, 21 866 patients étaient inscrits sur la liste nationale d’attente pour une greffe (tous organes confondus).
Même si 5 634 greffes ont pu être réalisées en France au bénéfice des patients en attente en 2023, on estime que sur 23 personnes en liste d’attente, 15 seulement sont greffées, 2 à 3 décèdent, et la liste ne fait que s’allonger.
Alors que 80% des Français sont favorables au don de leurs propres organes après leur mort, le taux de refus était de 36,1% en 2023, en partie parce que les proches, faute de connaître la position du défunt sur le sujet, préfèrent dans le doute rapporter une opposition.
En effet, moins d’un Français sur deux en a parlé, alors que 93% pensent qu’il est important que leurs proches connaissent leur position sur le don d’organes et de tissus.
Il existe pourtant un moyen très simple d’augmenter le nombre de greffes en France : rappeler à ses proches que l’on est donneur ! Ainsi, le moment venu, la volonté de chacun pourra être connue et respectée.
Comme le rappelle Yvanie Caillé, présidente et fondatrice de Renaloo, association qui soutient et accompagne les patients malades du rein et leurs familles : « Il faut que les Français prennent conscience d’une chose : si les greffes sont vitales, l’attente, elle, est parfois mortelle. »
N’hésitez pas à écouter les témoignages recueillis par l’Agence de la biomédecine, à l’occasion de la journée nationale du don d’organes.
Certaines idées reçues persistent. Par exemple, 42% des Français pensent qu’il y a une limite d’âge pour les donneurs d’organes et de tissus, alors que les rares contre-indications au prélèvement sont uniquement d’ordre médical.
L’âge moyen des donneurs décédés prélevés en 2023 était de 57,8 ans, un chiffre stable depuis 10 ans.
Il n’y a pas de limite d’âge pour donner ses organes, ni pour en recevoir. Les personnes de plus de 60 ans peuvent rarement donner leur coeur, mais les reins ou le foie peuvent être prélevés chez des personnes beaucoup plus âgées.
Seul compte l’état des organes, qui dépend beaucoup des conditions dans lesquelles la personne est décédée et de son hygiène de vie.
Seuls 24% des Français savent que les organes prélevés ne servent pas à la science mais servent uniquement à sauver des vies !
Encore plus incroyable, 26% des Français pensent que le donneur n’est pas encore décédé au moment du prélèvement d’organes. Or c’est faux, le certificat de décès est établi avant même d’envisager un don d’organes et de tissus.
Sur un autre sujet, bien que l’équité dans la répartition des greffons soit garantie par l’Agence de la biomédecine, selon des critères exclusivement médicaux, seuls 6 Français sur 10 ont le sentiment que le don d’organes profite de manière équitable à toutes les catégories de la population.
De plus, 1 Français sur 2 croit que le prélèvement d’organes et de tissus n’est pas compatible avec les rites funéraires religieux, alors que le don d’organes est autorisé et encouragé par les 3 principales religions monothéistes pratiquées en France, et que le prélèvement n’empêche pas de réaliser les funérailles selon les traditions de chacun.
Pour approfondir vos connaissance, rendez-vous sur le site www.dondorganes.fr notamment la rubrique Questions / Réponses qui est extrêmement bien documentée.
Vous aurez l’occasion de vérifier ce que vous avez appris avec le quiz sur le don d’organes !
N’oubliez pas que la meilleure façon de vous mobiliser, c’est d’en parler à vos proches.
Si vous souhaitez en parler un peu plus loin que votre entourage proche, vous pouvez également contacter vos élus pour transformer votre ville en Ville Ambassadrice du Don d’Organes (VADO) comme je vous en avais parlé dans ce billet. Lancée en janvier 2023 par le collectif associatif Greffes+, l’opération VADO rassemble déjà plus de 200 grandes villes et petits villages !
Alors profitez de la journée du 22 juin, journée nationale du don d’organes, pour rappeler à vos proches que vous êtes donneur !
Peu importe comment, l’important c’est de le dire !
Rayons de sourire,
Jessica