Après ma visite en urgence au CRCM jeudi dernier, l'équipe a mis en place
une cure de perfusions. Je n'étais pas très enthousiaste à reprendre un
traitement aussi lourd, moins de deux mois après ma dernière cure, mais la
pneumo a su me convaincre.
Vendredi, j'ai donc commencé les antibiotiques par intraveineuse, en espérant
pouvoir passer une bonne nuit (en tout cas, meilleure que les précédentes).
Espoir déçu, évidemment, car ça serait trop beau qu'une perfusion isolée arrive
à être aussi efficace. J'ai débranché mon réveil matin habituel pendant la
durée du traitement, cependant mes journées sont ponctuées de toutes sortes de
réveils.
Le moins agréable, c'est bien sûr le réveil en pleine nuit par une grosse
quinte de toux, encore pire lorsque je découvre la couleur rubis du mouchoir
dans lequel j'ai craché pour me dégager. Ces quintes m'épuisent, et j'ai
toujours du mal à me rendormir après une séance de kiné nocturne ! Lors de
mon passage au CRCM mardi, j'en ai parlé à la pneumo, qui m'a prescrit de
nouveaux aérosols de bronchodilatateurs pour limiter les spasmes bronchiques.
Je n'ai rien remarqué de changé sur la nuit de mardi à mercredi, mais la bonne
nouvelle, c'est que cette nuit, je n'ai pas DU TOUT été dérangée par la toux.
Et ça fait du bien !
J'ai également eu droit au plic ploc de la pluie sur les carreaux, (ou
même carrément au PLIC PLOC des trombes d'eau des derniers jours), qui
fait que je me précipite aux toilettes en me levant, même s'il ne fait pas
encore jour. C'est toujours un mystère pour moi, quand je pense que je suis
capable de ne pas entendre mon réveil, placé à 50 centimètres de ma tête, alors
que je peux réagir au quart de tour à un petit bruit d'eau à 3 mètres...
L'inconscient, sûrement ?
Ensuite, il y a le bref coup de sonnette de l'infirmier qui arrive pour la perf
du matin, entre 6h30 et 7h. De façon automatique, je m'extirpe de la couette
toute chaude et je vais ouvrir la porte, mais j'ai parfois un moment d'absence
en me demandant qui est ce visiteur... jusqu'à ce que mes neurones fassent la
connexion.
Pendant que je suis avec l'infirmier, on entend parfois un petit grognement de
la pièce d'à côté. Ou alors c'est au moment où je retourne me coucher, avec le
ballon de Baxter sous le bras. Adrien a fini sa nuit et il réclame son
petit-déjeuner. Il aimerait bien un câlin aussi, et puis, pouvoir tirer sur ce
fil qui sort de mon peignoir, c'est tellement rigolo, et encore plus parce que
c'est interdit.
Le meilleur moment, c'est quand la nounou arrive, et que je peux retourner
m'allonger. A part mardi matin où je n'ai pas pu me rendormir, j'ai fait une
grasse matinée tous les autres jours, jusqu'à midi. (Mercredi j'ai ouvert les
yeux juste avant que les sirènes de pompier n'entament leur récital du premier
mercredi du mois. Quel réveil original !) Entre l'effet combiné des doses de
cheval d'antibiotiques et du sommeil haché de la nuit, les heures du matin où
je peux complètement me relâcher sont extrêmement précieuses.
Quand j'y pense, je mets mon téléphone en mode "ne pas déranger", sinon je
prends le risque de me faire réveiller par un texto du genre "Profitez des
ventes privées au Printemps jusqu'au 12 juin, des offres immanquables sur les
maillots de bain !" ou un appel de Bouygues Telecom qui aimerait me faire
souscrire à un nouveau bouquet TV... J'ai été dérangée une fois, et cela a
suffi à ce que je déconnecte automatiquement lors de mes autres siestes.
L'après-midi, je prévois un réveil de secours pour ne pas manquer mon
rendez-vous chez le kiné, et je fais une deuxième sieste, car je n'ai pas
souvent l'énergie nécessaire pour autre chose, même pour lire un
roman !
En début de soirée, je profite de la chaîne de solidarité qui s'est formée dans
mon entourage pour venir m'aider, pour les courses, pour changer Adrien, pour
me faire à manger, etc. La fatigue se fait sentir rapidement mais je suis bien
avec mes amis, et ils ne sont pas offensés de me voir bâiller ! Après la
perfusion du soir, je ne fais pas long feu et je m'endors avec la berceuse
d'Adrien... jusqu'au prochain réveil !
Mes journées ne sont donc pas très remplies en ce moment, à part les quintes de
toux, les perfusions, les séances de kiné et les siestes à répétition, mais
c'est pour la bonne cause. Pour que je puisse récupérer mon énergie, me
débarrasser de toutes ces vilaines infections qui viennent squatter mes
poumons, et bientôt reprendre une vie normale. J'ai hâte de pouvoir retrouver
mon réveil préféré : un câlin de mon amoureux !
Rayons de sourire,
Jessica