Cela fait huit jours que je suis sous perfusions d'antibiotiques pour me
rebooster, et j'ai l'impression que rien ne se déroule comme prévu. Plus que
jamais, je suis devenue une vraie marmotte en hibernation. Je dors, je mange,
je me rendors, puis je me réveille car j'ai faim (pourtant, mon niveau
d'activité physique est au plus bas !), alors je mange à nouveau, puis je dors,
épuisée de cette activité intense. D'habitude, je fais la marmotte pendant une
semaine, puis je reprends du poil de la bête et je peux retrouver un semblant
de vie sociale la deuxième semaine. J'attends donc avec impatience de pouvoir
renouer avec un rythme plus équilibré.
Cela dit, je ne m'inquiète pas plus que cela, si mon corps a besoin de
recharger les batteries, et bien, je le laisse récupérer et se ressourcer à son
rythme. Il faut dire que les doses de cheval qu'il ingurgite depuis huit jours
doivent aussi le fatiguer. Ce qui me frustre le plus, c'est bien sûr de ne pas
être à la hauteur pour mon fils, mais je me console en me disant que ce n'est
que temporaire.
Lundi dernier, l'infirmière a dû réajuster mon pansement qui n'était plus
complètement étanche. Comme j'ai tendance à ne pas supporter les pansements
livrés à l'intérieur des sets de pose de perfusion, j'ai toujours une boîte
d'Opsite dans mon stock personnel. L'infirmière avait également apporté des
Tegaderm, (pansements d'une autre marque), et c'est finalement ce qu'elle a
utilisé pour le pansement. Néanmoins, le soir, je sentais ma peau qui
tiraillait à l'endroit du pansement, et je me suis demandé si c'était dû au
changement de position. (En effet, je suis allongée pendant la pose du
pansement, et avec la tête relevée le reste du temps.) J'ai résisté à la
tentation de gratter l'endroit qui démange (ce qui n'est jamais une bonne
idée), mais le lendemain j'ai découvert avec stupeur toute une série de cloques
sur la longueur du pansement. Le verdict est tombé : je suis aussi
allergique aux Tegaderm.
Juste au même moment, j'ai remarqué qu'un bouton de fièvre avait fait son
apparition à son endroit habituel, sur le côté droit de la lèvre supérieure.
Signe que, décidément, mon corps lutte et se bat contre plusieurs agressions.
Pas étonnant que je me sente extrêmement fatiguée !
Finalement, l'infirmière a décidé de dépiquer le mardi après-midi plutôt que le
mercredi (date prévue à mi-cure) pour pouvoir percer les cloques et mieux faire
respirer la peau. Je n'ai plus qu'à attendre qu'elles disparaissent
d'elles-mêmes.
L'autre moins bonne nouvelle de cette cure, c'est également le coup de fil du
CRCM de ce matin, qui m'annonce que les résultats de la prise de sang pour la
nebcinémie ne sont pas bons (taux anormalement élevé), alors j'ai dû refaire la
prise de sang aujourd'hui. (Et je croise les doigts pour que le taux redescende
à la normale.) On mesure toujours le taux résiduel et taux au pic sur un
traitement de nebcinémie, pour contrôler la toxicité de l'antibiotique sur
l'organisme.
Comme quoi, il y a des jours (des semaines ?) où le sort s'acharne. (et je ne
vous parle pas du voisin qui fait ses travaux en face de ma fenêtre pendant ma
sieste !) Mais je ne vais pas me plaindre, je n'ai rien d'autre à faire qu'à me
reposer en ce moment, et c'est ça qui va me permettre de retrouver toute
l'énergie et la vitalité qui me caractérisent. Alors, je retourne à la sieste
!
Rayons de sourire,
Jessica