Une fois n’est pas coutume, les virus rôdent, les collègues toussent, les
microbes pullulent autour de moi, et je suis de nouveau à plat. C’est vraiment
bête, moins de deux semaines après la fin des perfusions, je me sens mal en
point.
Jeudi dernier, j’ai eu un regain d’énergie grâce à ma copine Bénédicte qui m’a
offert un magnifique sac de voyage à mes couleurs, brodé d’un mantra qui me
convient parfaitement. Et quelle surprise de découvrir que la brodeuse fait
également partie de notre communauté muco !
Vendredi, j’ai eu également une belle surprise dans ma boîte aux lettres avec
un coffret pour me chouchouter des pieds à la tête. Et puis samedi, c’est le
pyo qui a décidé de me faire ma fête…
Mon historique sur l’appli Mukk était
plutôt calme depuis la cure, alors que là, je vois défiler les épisodes de toux
qui me réveillent au milieu de la nuit, les crachats de sang qui
réapparaissent, et globalement l’état respiratoire qui se dégrade. J’ai
rendez-vous mercredi prochain au CRCM mais j’ai quand même appelé ce matin pour
leur parler de mon état. Je n’osais pas les déranger, alors qu’en fait, il vaut
mieux appeler pour rien que de laisser sous silence des signes de dégradation.
(Faites ce que je dis, pas ce que je fais, n’est-ce pas !)
Pendant le week-end, je me suis un peu inquiétée en me réveillant à cause des
crachats de sang, mais après un comprimé d’exacyl, je me suis dit que c’était
mon rythme habituel. Lundi, je me suis dit que ça allait s’arranger tout seul,
et que c’est bien normal de me sentir moins bien au moment où le tiers de mon
équipe est en arrêt maladie. Mardi, je me suis dit que les trois jours étaient
passés et que finalement, il fallait au moins trois jours pour venir à bout
d’un méchant virus (simplement grâce à la volonté de mon esprit, bien sûr).
Mercredi, je suis tombée comme une masse après ma séance de kiné et j’ai
récupéré le sommeil en retard des dernières nuits. Hier soir, quand j’ai senti
le goût si caractéristique du sang dans la bouche, je me suis dit qu’il fallait
vraiment que j’appelle le CRCM.
Ce matin, la pneumo m’a tout de suite prescrit une nouvelle cure
d’antibiotiques associés aux corticoïdes, comme ce qui m’avait bien réussi en
mai dernier (voir mon billet
sur les médicaments couleur bleu turquoise). J’espère bien pouvoir me remettre
sur pied après ce traitement de choc, on verra déjà mercredi prochain ce que
dit ma courbe de VEMS.
Ce qui est vraiment frustrant et paradoxal avec ma muco, c’est que je peux me
sentir invincible un jour (comme mardi, pendant le cours de barre au sol, où je
n’ai pas toussé une seule fois alors que j’étais allongée à même le sol), et le
lendemain, tout bascule et je dois mobiliser toute mon énergie disponible juste
pour respirer calmement. Je dois accepter que chacun a des moments de faiblesse
(physique), moi plus que d’autres, et que je dois en conséquence me ménager
plus souvent et plus longtemps.
En tout cas, j'adresse un immense merci à tous ceux qui me soutiennent dans ce
combat sans répit. Oui, je suis une battante, mais une guerrière qui a besoin
de récupération entre deux performances de Wonderwoman.
Rayons de sourire,
Jessica