En général, les magazines féminins dédient leur couverture de juillet à
l’opération bikini, et celle d’août à un dossier spécial sexe. (La période des
vacances est certainement propice aux câlins, ce qui explique le pic de
naissances du mois de mai !)
En cette Saint Amour, j’ai décidé d’honorer le saint du jour et de vous offrir
un billet pour le 7ème ciel. Indépendamment de l’âge, du sexe, de la santé de
chacun, la sexualité est une partie essentielle de la vie. La bonne nouvelle,
c’est qu’il n’y a aucune contre-indication dans la mucoviscidose à développer
une vie sexuelle épanouie.
« Couple et mucoviscidose, les secrets d’un ménage à trois », le
dossier central de « Vaincre » n°156, donne quelques pistes pour
gérer la mucoviscidose dans une relation amoureuse.
Le challenge pour un muco, c’est de pouvoir profiter des câlins sans quintes de
toux ou sans essoufflement important. Alors pour limiter ces désagréments, qui
sont encore moins bien tolérés dans la sphère intime, il faut penser à faire
son aérosol et sa séance de kiné avant de se lancer dans les galipettes. En cas
d’asthme ou d’hyperréactivité à l’effort, un bronchodilatateur peut aider à
préparer le terrain. (Dans mon cas, la Ventoline fait effet après 20 minutes. A
chacun de connaître sa réactivité aux bronchodilatateurs.) Les violentes
quintes de toux sont évidemment malvenues dans un rapport de séduction,
d’autant plus qu’elles peuvent provoquer des fuites urinaires, et là, vous
arriverez également à faire fuir votre partenaire. (Heureusement, il existe des
solutions, comme expliqué dans ce
billet.)
De plus, la prise en continu d’antibiotiques favorise le développement des
mycoses. Chez les femmes mucos, les cures d’antibiotiques sont souvent
accompagnées d’un traitement curatif pour les mycoses, mais je ne saurais que
vous conseiller la prise en continu des ovules probiotiques pour rétablir
durablement la flore vaginale. Pensez aussi à utiliser des préservatifs pour
les rapports pendant les cures, pour éviter une mauvaise surprise à votre
partenaire, car oui, les mycoses sont souvent contagieuses. Chez les hommes
mucos, il peut aussi se créer un dépôt de sel sur les organes génitaux suite à
un exercice physique important, à cause de la haute teneur en sel de la
transpiration. Ce dépôt peut provoquer des irritations chez le patient, (ainsi
que chez sa partenaire lors de la pénétration). Il est donc conseillé de
procéder à un bon rinçage des parties génitales, et/ou de recourir à l’usage du
préservatif.
Au niveau des positions, il faut plutôt favoriser celles qui permettent de
garder la tête haute, et éviter les pressions sur le thorax. Les positions sur
le dos sont peu conseillées pour la personne malade au risque de provoquer ou
favoriser des quintes de toux, néanmoins, on peut utiliser un oreiller pour
surélever légèrement le dos. En revanche, les positions sur le côté sont
intéressantes dans une situation de fatigue, et elles permettent d’éviter de
supporter le poids du partenaire. Rien ne vous empêche de tester une position
qui vous plaît même si elle n’est pas recommandée, mais pensez à en changer si
la respiration devient trop difficile. Vous avez également le droit de demander
à votre partenaire d’être plus actif si vous souhaitez reprendre votre souffle
et/ou diminuer l’intensité.
Et quand vous n'avez vraiment pas l'énergie nécessaire aux cabrioles, c'est le
moment de privilégier la sensualité. Le champ de l'érotisme est
vaste !
Conclusion : avec la muco, il faut adapter les rapports amoureux à
l’essoufflement du moment ! En faisant travailler son imagination, on peut
trouver les bons jeux et les bonnes caresses qui procurent du plaisir pour soi
et pour son partenaire. Si jamais la mucoviscidose vous gâche ce plaisir, et
bien, il ne vous reste plus qu’à recommencer une autre fois, en étant mieux
préparé !
Très bel été !
Rayons de sourire,
Jessica