La galère des effets secondaires

Comme prévu, jeudi dernier j’étais attendue au service de chirurgie ambulatoire pour me faire nettoyer les sinus. L’ORL était assez étonnée que le Kaftrio ne suffise pas à venir à bout de mes polypes, mais j’espère que les effets positifs de l’opération seront prolongés grâce à la trithérapie ! Tant mieux si d’autres patients n’ont plus à passer par la case chirurgie !
Munie de mon passeport d’hospitalisation, je me suis vue remettre la tenue traditionnelle d’hôpital : une blouse à attacher dans le dos, une sorte de culotte en papier, un peignoir kimono et des chaussons assortis. Juste avant de partir pour le bloc, on m’a coiffée d’une charlotte, et j’étais fin prête.


J’angoissais par avance de la pose du cathéter pour l’anesthésie, mais c’était sans compter le calme olympien dont ont fait preuve les anesthésistes. De toute façon, je ne pouvais pas crier car ils m’avaient placé un masque à oxygène qui couvrait le nez et la bouche, donc toute récrimination n’existait que dans ma tête. J’ai senti la décharge du produit anesthésiant dans mes veines, et puis plus rien, je me suis endormie. J’étais bien.

En salle de réveil, j’ai beaucoup lutté pour me réveiller, car on m’a dit que si je n’arrivais pas à ouvrir les yeux, je devrais passer la nuit à l’hôpital. Ils avaient l’air de s’agiter un peu autour de moi, inquiets de ma saturation en oxygène, alors que moi je continuais de planer. J’étais bien, sauf quand on me forçait à ouvrir les yeux. Laissez-moi encore un peu, s’il vous plait…
Finalement j’ai réussi à revenir à moi, et le brancardier m’a ramenée en chambre. L’infirmière m’a proposé un copieux petit-déjeuner « avec du pain, du beurre et de la confiture. Heureusement que vous n’êtes pas diabétique. Ah si, vous êtes diabétique ? » Je me demande bien à quoi sert de remplir tous les formulaires de pré-admission, tiens !
Afin de boire comme il faut, j’ai dû enlever la mouchette que j’avais sous le nez, une sorte de compresse scotchée sous le nez, au cas où je saigne. J’avais été bien inspirée d’emporter une boîte de mouchoirs car le seul auquel j’ai eu droit était la fameuse mouchette !
Je n’en revenais pas de sentir passer l’air par le nez. « Vous respirez sans y penser, moi je ne pense qu’à respirer. » C’est fou comme cet ancien slogan de l’Association Française de Lutte contre la Mucoviscidose m’a semblé révélateur !
Lorsque l’ORL est passée me voir, elle m’a raconté le déroulé de l’opération. Son enthousiasme était contagieux, elle était contente d’avoir pu tout nettoyer, et surtout de m’avoir débarrassée des polypes (qu’elle a envoyé pour analyse).
De mon côté j’ai trouvé ça extrêmement agréable de ne rien avoir dans le nez. Même plus besoin de mèches, d’éponges, ou de tampons pour cicatriser. Vive les progrès de la médecine !
J’ai eu l’autorisation de rentrer chez moi à 16h.
L’infirmière m’a remis de nouveaux documents pour mon passeport, dont l’arrêt de travail (que j’ai demandé à refaire pour stipuler le lien avec l’ALD - Affection Longue Durée, ce qui ne représente qu’une case au niveau administratif mais qui a rallongé d’une heure mon heure de sortie) et la prescription pour pouvoir rentrer en taxi conventionné. En effet j’avais interdiction de prendre les transports en commun. C’était la première fois que je bénéficiais de cette prise en charge. J’ai découvert qu’il fallait passer par l’accueil de l’hôpital pour demander un taxi. En fait il fallait passer par l’accueil pour connaître la liste des taxis du coin, et c’était à moi de les appeler un par un jusqu’à trouver la perle rare. Parce que « c’est compliqué madame, d’aller à Paris à cette heure-là, vous ne vous rendez pas compte. » Un peu dans les vapes, j’ai donc tenté les dix numéros de la liste, et je n’ai essuyé que des refus… Je suis retournée à l’accueil, où l’on m’a dit que c’était difficile et qu’hier aussi, il y a eu une patiente qui n’a pas trouvé de transport conventionné. Il était déjà 18h et j’étais bien fatiguée, alors je suis partie à pied sans rien dire… pour aller prendre les transports en commun !
Mon sursaut d’activité n’a pas duré très longtemps, juste le temps d’aller me fournir à la pharmacie des énormes flacons de sérum physiologique pour me laver le nez. Quatre à six lavages par jour, à chaque fois 200ml par narine, je les sens passer !
Je n’avais pas de douleurs, je ressentais juste une extrême fatigue, mais je n’avais rien d’autre à faire que me reposer, cela tombait bien !
C’est le lendemain matin que c’était plus compliqué. Rien de désagréable au niveau du nez, néanmoins je souffrais de douleurs articulaires insupportables aux poignets. Puis aux coudes. Merci le Ciflox, un des antibiotiques que je prenais depuis le lundi avant l’opération. Sur la notice du médicament, ils parlent d’un cas sur cent, et, bingo, il était pour moi !
Comme ça ne suffisait pas, j’ai découvert aussi les dégâts des antibiotiques sur ma flore intime. Moi qui pensais que le plus dur était derrière moi, je m’étais lourdement trompée. Le médecin m’avait prescrit un anti-douleurs très puissant, qui m’a bien fait planer, et j’ai pris les devants avec un ovule (qui m’est habituellement prescrit en préventif lors d’une cure d’antibiotiques). Ensuite j’ai passé ma journée à dormir, ce qui m’allait très bien car les douleurs revenaient dès que j’ouvrais les yeux.
Néanmoins je n’avais pas anticipé l’agenda, et le samedi matin je me suis retrouvée bien prise au dépourvu car je ne pouvais joindre personne du CRCM avant lundi. Juste dormir et me bourrer d’anti-douleurs.
L’infirmière à qui j’ai raconté mes malheurs le lundi s’est montrée très compréhensive. Elle m’a rappelée après avoir échangé avec le médecin, et j’ai eu l’autorisation d’arrêter le Ciflox. Par contre je n’ai pas échappé à une consultation en urgence avec un gynéco. Là encore, mauvais timing avec un jour férié au milieu de la semaine ! Il en faut de la patience pour aller mieux… Mais j’enrage de subir tous ces effets secondaires de la part des antibiotiques qui étaient censés me soulager !
Après une semaine à faire la marmotte, je retrouve enfin un peu d’énergie. J’ai encore une petite semaine pour me remettre sur pied avant la consultation post-opératoire de mercredi prochain.
Je m’accroche et j’y crois !

Rayons de sourire,
Jessica

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Haut de page